Les jours raccourcissent, les pluies se font plus fréquentes. Les feuilles sont tombées, la sève est descendue vers les racines. L’automne suit son cours, mais la vie au jardin continue.

Après vous avoir proposé ces espaces enherbés qui laissent place à la biodiversité et qui demandent moins d’entretien*, il est temps de faire place nette. À la fin de l’été, les insectes ont pondu leurs œufs dans les chaumes – la tige des herbes, qu’il convient de préserver pour ne pas détruire cette précieuse vie. Alors fauchez ! Une débroussailleuse, avec un fil épais, fera très bien l’affaire. L’herbe ainsi mise à plat et séchée par le vent se ratisse bien. Mettez la en big bag et allez la jeter dans un coin du jardin : elle se décomposera lentement en laissant les œufs se développer jusqu’au printemps où toute cette vie éclora sans difficulté !

Voilà le jardin mis à nu prêt pour d’autres projets.


L’automne est propice à la plantation des arbres. Les arbres, c’est l’opportunité de se protéger du vent, des touristes indiscrets et de la chaleur, c’est la possibilité de récolter des fruits, mais c’est aussi une interaction avec l’environnement qui peut apporter ses avantages. S’il faut en choisir quelques-uns qui soient locaux donc adaptés et rustiques, demandant peu d’entretien et qui répondent à ces premiers critères voilà une liste, non-exhaustive de quelques arbustes de qualité à avoir chez soi.

Sureau Noir

– le sureau noir, presque commun à Bréhat se trouve rarement dans nos jardins. Pourtant, son port en bouquet et ses fleurs au printemps sont réjouissants. Les fleurs parfument tartes et confitures. Il existe aussi une recette de limonade, très pétillante, à base de cette fleur qui saura ravir vos convives lors des tablées d’été. Les fruits à maturité, au goût suave, se mettent en sauce pour accompagner la viande de canard. La tige présente une moelle tendre dans laquelle de nombreux insectes hibernent. Malgré un feuillage caduc, ses ramifications nombreuses permettent de s’abriter… même l’hiver.

– l’aubépine, que nous retrouvons ici et là, est toute aussi digne d’intérêt. Ses fleurs sont médicinales et plaisent aux butineurs. Nous nous en servons dans les haies vives en mélange avec le prunellier pour s’assurer que personne n’y passe la tête. Ces haies se taillent facilement à l’automne parce qu’il n’y a pas de grosses sections de bois.

Argousier

– l’argousier, inexistant sur le caillou, mérite une attention particulière. Parfaitement adapté aux conditions littorales, il a la particularité de fixer le sol et de stimuler la vie de ce dernier. Dans des situations dégradées comme nous pouvons le voir notamment sur la côte nord-ouest ou sud-est, il permettrait à d’autres plantes de s’installer en protégeant le sol de l’érosion. Sa magie ne s’arrête pas là puisqu’il produit de petits fruits oranges très très riches en vitamines C dont vous pouvez faire du jus antioxydant ou des compotes.

Arbousier

– enfin, l’arbousier, à ne pas confondre avec le précédent, existe dans quelques jardins, mais se doit d’être protégé des embruns puisqu’il ne supporte pas le sel. La plante entière est médicinale et le fruit est comestible.

Ces arbustes nécessitent une bonne exposition à la lumière et un sol plutôt drainé. Si les conditions sont autres, n’hésitez pas à vous renseigner ! Il existe un label de pépiniéristes « Végétal local » dont la démarche est de promouvoir ces essences pour permettre une résilience de nos écosystèmes et une diminution de notre empreinte carbone jusque dans notre jardin, tout en apportant une esthétique naturelle et authentique.

Le P.L.U. impose de conserver et entretenir les haies, et d’utiliser comme clôture des haies d’espèces locales ou des murets en pierre. Faites de cette “contrainte” une occasion pour accueillir plus de biodiversité dans votre jardin !

Ewen, pour la commission environnement et agriculture

*Bréhat Info 87

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