Dans le contexte de bouleversement climatique que nous connaissons tous, la biomasse de nos jardins, aussi appelée « déchets verts », a son rôle à jouer : elle peut être un atout face aux effets de la sécheresse et à la perte de biodiversité tout en faisant des économies, ou une nuisance si nous la brûlons.

Comment faire, en pratique ?

Vous faites entretenir votre jardin par un paysagiste ou un jardinier, demandez-lui de vous laisser le broyat qu’il fait avec vos végétaux. Vous payez le broyage et en général, le jardinier ne sait pas quoi faire du broyat. Alors que chez vous, ces copeaux de bois peuvent vous être utiles pour pailler vos plates-bandes, massifs, etc. Gardez aussi votre tonte de pelouse, qui fait un très bon paillage.

Vous êtes jardinier amateur, vous pouvez également faire votre propre broyat ou paillage. Simplement en passant votre tondeuse sur le tas de petits branchages, ou taille de haie (diamètre environ 3/4 cm suivant les tondeuses). Les branches plus grosses laissées sécher un an seront parfaites pour le barbecue ou la cheminée. Et si vous n’avez pas de cheminée, pas de problème : un voisin ou ami sera ravi d’avoir du bois pour l’hiver.

Mettre un paillage :

> empêchera la pousse des herbes indésirables (moins d’heures d’entretien),

> maintiendra le sol humide (moins d’arrosage),

> favorisera les vers de terre, carabes… Qui aident vos plantes à être en bonne santé (moins de traitements),

> et nourrira par la même occasion vos végétaux (pas besoin d’acheter du terreau).

Quelques précautions pour éviter des mauvaises surprises :

– pour les plantes fragiles ou qui plaisent aux limaces, attendez mi-mai, et que les plantes aient bien repris avant de couvrir le sol,

– réservez les copeaux de laurier et de résineux (thuya, cyprès…), qui ne sont pas très bons pour le sol, pour pailler le pied des haies ou des arbres peu exigeants, ou pour garder vos allées sans herbe,

– ne laissez pas chauffer et pourrir la tonte de pelouse ou les copeaux avec beaucoup de feuilles, il vaut mieux les étaler rapidement au pied des plantes (10 cm d’épaisseur),

– plus le paillage est vert, plus le sol va vite le digérer, il faudra en remettre après quelques semaines, plus il est boisé plus, il va durer toute la saison.

Le broyat de branche est aussi un ingrédient précieux pour réussir son compost, additionné aux déchets de cuisine et autres déchets végétaux. Et les branches laissées en tas dans un coin du jardin sont l’abri préféré des hérissons pour passer l’hiver.

N’hésitez pas à faire vos expériences et les partager !

En finir avec une source de nuisances

Selon l’A.D.E.M.E. (l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie), « brûler 50 kg de végétaux à l’air libre émet autant de particules fines que 13 000 km parcourus avec une voiture diesel récente », ou que trois semaines de chauffage d’un pavillon avec une chaudière à bois performante. La mauvaise combustion due au fort taux d’humidité des végétaux et au manque d’air est aussi responsable de l’émission de nombreux autres polluants, comme la dioxine, le monoxyde de carbone, etc, cause de problèmes pour notre santé et pour l’environnement. L’impact sur la qualité de l’air est le pire en période de brouillard quand l’air stagne, et en mars-avril quand les fumées s’additionnent à la pollution des épandages agricoles du continent (selon Air Breizh). Malgré le vent, ces pollutions touchent Bréhat. Enfin, brûler les déchets verts produit aussi des gaz à effet de serre (méthane et dioxyde de carbone) sans servir ni à nous chauffer ni à nous déplacer : vivant sur notre belle île, nous ne pouvons pas dire que nous ne sommes pas concernés par les dérèglements climatiques et la montée du niveau de la mer… Alors essayons tous de faire un peu mieux !

Marion Regler, Nadya Lamy, Brigitte Olivier et Pierre Gignier

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