L’Herbe de la Pampa : belle, impressionnante, et très envahissante !
Un bouquet en touffe de feuilles tranchantes comme du verre, un chaume élancé qui se termine par un épillet dont l’inflorescence rappelle un plumeau aux couleurs argentées, cette plante nous la connaissons tous. Elle fait le bonheur des enfants qui s’en servent de lance et des parents qui la mettent en décoration sur la cheminée, c’est Cortaderia selloana, l’Herbe de la Pampa.

Originaire d’Amérique du Sud, elle a été largement diffusée dans le monde, vendue comme plante d’ornement. Nous la trouvons facilement dans les jardineries contre une somme modique et comme nombre de plantes de sa famille, les poacées, elle est polyvalente, vigoureuse et particulièrement prolifique. Tout pour plaire…
Nous n’allons pas nous mentir, elle est aussi belle qu’impressionnante (elle peut dépasser trois mètres de haut) mais au-delà de son esthétique et de son potentiel ludique, c’est une plante classée « invasive avérée nuisant à la biodiversité » par le Conservatoire Botanique National de Brest. Ailleurs, dans le monde, elle fait partie de nombreuses campagnes de nettoyage notamment en Espagne et au Portugal par exemple, où l’association « Stop Cortaderia Life » s’est spécialisée dans la lutte contre cette plante.
À ce jour, elle a quitté les jardins de nos résidences pour conquérir de nouveaux lieux, menaçant la flore locale et vous savez combien la flore bréhatine est particulière et si précieuse.

C’est pourquoi la commission mixte Environnement et Agriculture vous prévient des risques liés à cette plante. De préférence, évitez toute situation qui puisse lui permettre de se propager : lors de vos balades, n’en coupez pas l’épi sans le mettre dans un sac ou mieux, ne le coupez pas du tout ! Si vous en avez chez vous et que vous souhaitiez vous en débarrasser, coupez la touffe le plus bas possible et couvrez-la d’une bâche noire. Brûlez les épis dans votre cheminée, mais ne les jetez surtout pas au-dehors ou avec vos déchets ménagers. En outre, la plante, même sur pied est hautement inflammable et accroît les risques d’incendies, notamment dans le quartier de la Tour-Blanche qui a déjà été en proie aux flammes par le passé.
Une campagne de nettoyage est envisageable, suivant deux stratégies. D’abord freiner sa dissémination : couper les fleurs fin août avant la formation des graines et détruire quelques plants isolés qui commencent à coloniser de nouvelles zones. Puis à plus long terme, regagner des zones très envahies par des chantiers de grande envergure : arrachage ou broyage puis pâturage pour éviter qu’elle ne repousse.
La Commission mixte Agriculture et Environnement a ouvert la réflexion et elle prendra en compte, autant que possible, l’affection que certain(e)s peuvent porter à cette plante.