Grâce à Clémentine, l’île de Bréhat compte désormais parmi ses habitants permanents trois ânes : Vicomte, Câlinou et Gribouille ! Clémentine est en cours d’obtention de son Brevet Professionnel de Responsable d’Exploitation Agricole (« BPREA »), lui permettant d’obtenir la capacité agricole. Elle finalise aussi son Plan de Professionnalisation Personnalisé (« parcours 3P ») pour préciser son projet d’installation par le biais de formations techniques complémentaires.

Nous sommes allés à sa rencontre pour comprendre plus en détail ce qu’implique de s’occuper d’ânes sur Bréhat.

S’occuper d’ânes

Côté alimentation, les ânes se nourrissent d’herbe et de ligneux tels les chardons, ronces ou ajoncs. Ils ont en effet besoin d’un fourrage sec pour avoir un bon équilibre alimentaire. Clémentine leur donne du foin en plus de l’herbe qu’ils pâturent. Chaque jour, elle nettoie l’enclos pour le confort des animaux, des voisins et pour des aspects sanitaires. Elle récupère le crottin des ânes pour le composter en fumier. Aujourd’hui, elle l’utilise pour amender son potager et, à terme, elle l’utilisera dans ses cultures de petits fruits. Clémentine passe beaucoup de temps avec ses ânes et les soigne pour assurer leur bien-être et une bonne sociabilisation. Cela passe notamment par le brossage du poil et le curage des pieds. En hiver, leur poil est beaucoup plus épais pour leur assurer une bonne couverture contre les intempéries. Ils sont un peu moins régulièrement brossés s’ils sont mouillés car c’est moins agréable pour eux. Les arbres au feuillage dense ou pins présents dans leur enclos assurent de bons abris naturels et permettent aux ânes de se protéger du vent et de la pluie.

S’occuper des ânes passe aussi par leur sociabilisation et leur adaptation à leur environnement : d’abord avec des exercices dans l’enclos, en présence de Clémentine seulement. Puis avec des balades sur l’île. Les ânes sont ainsi habitués aux véhicules motorisés, vélos, humains… Il faut en revanche toujours être vigilant avec les chiens car ces deux espèces ne font pas toujours bon ménage. Ne soyez pas surpris si vous croisez Clémentine promenant ses ânes lorsque les chemins ne sont pas trop bondés, ils adorent la suivre dans tous les recoins de l’île !

Les ânes ont aussi besoin de soins médicaux qui ne peuvent être réalisés que par un vétérinaire, une dentiste, la maréchal ferrant voire un ostéopathe si besoin. Au total, cela représente environ 500 € par an pour les trois ânes.

Les avantages de la présence d’ânes à Bréhat

Clémentine étant cavalière, elle avait pour projet d’avoir un cheval sur l’île. Si elle s’est finalement attachée aux ânes, c’est par un concours de circonstances qui a fait que son chemin a croisé celui de Vicomte, la mascotte de l’île, arrivé en 2010, par le biais de Patrick, son ancien propriétaire. Les ânes ayant besoin de vivre en troupeau, elle a ensuite décidé d’adopté Câlinou et Gribouille qui vivaient déjà ensemble à Douarnenez. Chacun a son caractère : Gribouille la plus petite est la chef de file, Câlinou – le plus foncé est plus réservé et suit à la trace Gribouille. Enfin, Vicomte, arrivé le premier, a un tempérament plus clownesque ! Il a très bien accepté ses nouveaux colocataires qui ont complètement changé sa vie. 

A eux trois, ils sont efficaces pour entretenir les terrains qu’ils occupent. Leur enclos est notamment composé d’un terrain communal à travers une convention d’éco pâturage signée entre la commune et Clémentine. La commune diminue ainsi son empreinte écologique, réduit les coûts de gestion de charge de travail pour le service technique et soutient les éleveurs locaux. A l’instar de l’éco pâturage par des vaches, la présence des ânes participe à la lutte contre l’enfrichement de l’île.

Depuis leur installation, les ânes sont surtout créateurs de lien social. Beaucoup d’habitants et de passants sont déjà venus voir Clémentine et ses ânes, curieux de mieux les connaître. C’est sans doute leur effet relaxant que viennent chercher les personnes. Nombreux sont ceux qui leur racontent des histoires ou leur chantent des chansons ! Malgré tout, ne vous y trompez pas, les ânes ont de la suite dans les idées et il faut toujours les amener à faire des activités « gagnant-gagnant » ! Ils aiment le contact de l’homme et accompagner Clémentine dans différents travaux mais on ne pourra jamais leur faire faire ce dont ils n’ont pas envie, c’est une certitude ! « Ça apprend à être à l’écoute et à savoir ce que nous voulons nous même. Si nous ne doutons pas et qu’ils ont confiance en nous, ils peuvent nous suivre au bout du monde. Mais s’ils ont un doute sur la finalité du projet, ils feront vraiment ce qu’ils veulent ! » nous dit Clémentine.

L’enjeu central du foncier

S’occuper d’ânes sur Bréhat comporte aussi son lot de challenges ! En particulier du côté foncier, indispensable pour tout porteur de projet. Clémentine a pu trouver suffisamment de terrains mis à disposition pour s’assurer de pouvoir s’occuper des trois ânes. Actuellement, elle occupe un îlot composé de parcelles privées et d’une parcelle communale mais elle souhaiterait pouvoir acheter ou louer en bail agricole des parcelles afin de concrétiser son projet de production de petits fruits, quelques poules pondeuses et des ateliers pédagogiques autour des ânes et du végétal…tout repose sur la terre !

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