Après avoir clos le chapitre des essences exotiques et invasives dont il vaut mieux se méfier, nous avons ouvert la danse des essences plus locales et pérennes, pour la biodiversité avec ces arbres et arbustes dont la plantation est hivernale. Maintenant que le printemps s’annonce et puisque Bréhat porte le nom de « l’île aux fleurs », place aux fleurs !

Fleurs


Rapidement, nous viennent à l’esprit l’agapanthe ou l’hortensia, emblèmes de l’île. Outrepassant l’esthétique réelle de ces plantes, ces espèces – déjà exotiques – n’ont que peu d’intérêt pour la biodiversité et notamment pour les pollinisateurs. Cela est soit dû à leur faible quantité de nectar ou de pollen, soit parce que l’accès à ces derniers est rendu difficile ; ce qui est le cas du Buddleia.

Alors quelles plantes ?


Il est une famille de plantes dont il est bon de s’entourer : les Lamiacées. Sauge, menthe, mélisse, thym, romarin, l’origan, agastache ou gléchome sont toutes de proches parentes. Certaines comme la mélisse ou la menthe se parent de fleurs superbes qui en séduisent plus d’un ! Par ailleurs, elles sont également reconnues autant pour la cuisine que pour leurs vertus médicinales. Ces plantes se dupliquent très bien par bouturage. Si vous ne les avez pas encore réalisées pendant l’hiver, pas de panique, ces plantes rustiques ont de la ressource ! Prenez-en un brin de l’année, étêtez-le et plantez-le profondément dans un pot de terre fraîche, régulièrement humidifié en laissant dépasser deux à quatre nœuds. Quelques semaines plus tard, vous pourrez voir des bourgeons apparaître, c’est qu’il est temps de planter !


Dans cette même ambiance potagère, quelques jardiniers sur Bréhat ont eu l’idée brillante de laisser leurs artichauts fleurir… pour profiter de leurs fleurs spectaculaires ! Très proches, le cardon et le circe des ruisseaux sauront apporter de la diversité à votre jardin.


Maintenant, si les remèdes de grand-mère et les légumes ne sont pas votre fort, il est un autre moyen pour augmenter considérablement la présence de fleurs chez vous : la jachère fleurie.
En dépit de son image très urbaine, le principe de jachère fleurie – semer à la volée des fleurs bénéfiques pour la biodiversité, est tout à fait adapté au jardin. Par exemple pour compléter un massif dénudé. La terre meuble y est souvent désherbée, ce qui est particulièrement approprié pour le semis. Il est même possible, en semant densément, de s’éviter le pénible travail de désherbage.
Pour ce faire, il y a de nombreuses jardineries qui proposent des mélanges tout préparés. Pour avoir une floraison bien étalée sur l’année, n’hésitez pas à y adjoindre de la semence de sarrasin et de phacélie dont la floraison peut s’étendre jusqu’à tard.


L’ensemble des plantes proposées sont dites « mellifères ». Dans un contexte dans lequel 70 % des populations d’insectes se sont effondrées, ces plantes ont l’immense qualité de plaire autant à nos sens qu’à ces petites bêtes, dont le travail minutieux permet la pérennité de la vie végétale dont font partie nos fruits et nos légumes du quotidien.

Ewen, pour la Commission environnement et agriculture.

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